Client refusé : coiffeur peut-il légalement ? Tout savoir !

Chaque année, des milliers de clients franchissent la porte d’un salon de coiffure, persuadés que leur place dans le fauteuil n’est jamais remise en cause. Or, la loi ne laisse aucune place à l’arbitraire : un coiffeur ne peut pas refuser n’importe quel client sans raison valable. Le Code de la consommation et la législation sur la non-discrimination encadrent strictement ce type de refus, sous peine de sanctions. Pourtant, des exceptions existent et certains motifs sont la aussi recevables.Le respect des règles d’hygiène, la sécurité du personnel ou le comportement du client peuvent justifier un refus d’accès ou de prestation. La frontière entre droit du professionnel et droits du client reste parfois floue, entraînant des situations sources de confusion et de litiges.

Refus de clients en salon de coiffure : ce que la loi autorise (et interdit)

La tentation de choisir sa clientèle existe chez quelques coiffeurs, mais la réglementation française fixe des limites nettes. Un salon de coiffure ne peut pas s’affranchir des règles : refuser un client ne se fait pas à la légère. Il est formellement interdit de s’appuyer sur des critères subjectifs ou de discrimination. Les différences d’origine, de genre, de handicap ou de croyance ne justifient jamais une exclusion. La loi prévoit des sanctions fermes pour ces dérives.

Néanmoins, le professionnel garde la possibilité de s’appuyer sur certains motifs reconnus et précis. Ainsi, un client en état d’ivresse, une personne agressive, un refus manifeste de respecter les consignes d’hygiène ou de sécurité : dans ces cas-là, un refus d’accès ou de prestation repose sur des bases solides. Il s’agit alors de préserver le personnel, la sécurité des lieux, ou le bon fonctionnement du salon.

Dans les faits, trois situations majeures peuvent donner lieu à un refus fondé :

  • Discrimination : jamais admise, la loi la pénalise rigoureusement.
  • Comportement dangereux ou irrespectueux : qu’il s’agisse d’agressivité ou de troubles à l’ordre du salon.
  • Raisons sanitaires : le maintien d’un cadre sain prévaut sur toute autre considération.

Un salon de coiffure n’est pas un site public mais reste accessible à l’ensemble du public, sous régime du droit commercial. Le coiffeur doit donc accueillir toute personne en quête de prestation, sauf raison valable. En cas d’abus ou d’arbitraire, la justice n’hésite pas à sanctionner. Derrière la neutralité attendue, la protection des droits de chacun prime avant tout.

Quels sont les droits et devoirs du client face au coiffeur ?

Le client n’est pas spectateur passif devant son coiffeur. Au contraire, il joue un rôle actif dans la prestation, basée sur l’écoute, l’échange et la transparence. Demander une prestation conforme à ses attentes est parfaitement légitime, à condition que le respect soit partagé.

Dès son arrivée dans le salon, le client est en droit de s’informer : tarifs affichés, composition des produits, techniques employées. Le coiffeur est tenu de renseigner clairement sur l’ensemble de ces points. Plus le dialogue s’installe, plus la séance se déroule dans de bonnes conditions.

Pour mieux comprendre les droits spécifiques du client, voici les principaux à retenir :

  • Recevoir une information transparente sur les prestations et leur coût
  • Bénéficier du respect de la confidentialité et de l’intégrité physique
  • Avoir la possibilité de formuler une réclamation en cas de prestation insatisfaisante

Le client doit en retour formuler ses souhaits avec clarté, respecter les consignes d’hygiène du salon et adopter une attitude courtoise. Veiller au respect du personnel et du matériel reste fondamental.

Quant au coiffeur, il garantit une exécution honnête et professionnelle des prestations : écoute, conseils personnalisés, maîtrise des gestes techniques. La moindre défaillance peut le rendre responsable. La confiance réciproque, ainsi que le respect des règles de part et d’autre, forment le socle de cette relation unique.

L’affichage des prix et des règles : une obligation à connaître pour tous

Dans chaque salon de coiffure ouvert à la clientèle, l’obligation d’affichage des prix est incontournable. La réglementation veut que toute personne puisse accéder à l’information avant même de s’installer. Les prix doivent être clairement visibles depuis l’extérieur, et aussi affichés à l’intérieur, près de la caisse ou des espaces de coupe. La carte des prestations doit présenter les services classiques, avec les montants indiqués toutes taxes comprises. Hommes, femmes, enfants : tout le monde s’y retrouve d’un simple coup d’œil.

Sauter cette étape ou afficher des informations floues expose le salon à une amende administrative. Il faut que la date de validité et le lieu d’application figurent aussi sur l’affichage. Lorsque la grille tarifaire est claire et à jour, elle prévient conflits et incompréhensions, tout en offrant une garantie à la fois au client et au professionnel.

L’affichage réglementaire doit obligatoirement comporter les informations suivantes :

  • Prix des prestations courantes comme la coupe, le brushing, la coloration
  • Mention précise que tous les prix sont affichés toutes taxes comprises
  • Différenciation nette entre les tarifs pour hommes et pour femmes

La clarté sur les prix favorise la confiance et évite bien des discussions. Elle balise la relation client coiffeur et facilite le travail des autorités de contrôle, qui peuvent intervenir à tout moment dans les salons.

Coiffeur professionnel dans un salon moderne

Litige avec un salon de coiffure : les démarches à suivre pour faire valoir vos droits

Les tensions entre client et salon de coiffure surgissent plus souvent qu’on ne l’imagine. Qu’il s’agisse d’un service refusé, d’un résultat contesté ou d’un prix discuté, l’escalade peut être rapide. Le premier réflexe : miser sur le dialogue. Questionner calmement le coiffeur sur les motifs du refus ou du désaccord détend bien des situations.

Si la discussion n’aboutit pas, il reste la réclamation écrite : préciser la date, le nom du salon, la nature du problème. Rassembler tickets, photos, messages, tout ce qui peut servir de preuve. Cette démarche rigoureuse préparera un éventuel recours extérieur.

La médiation a pris de l’ampleur en France. Désormais, chaque coiffeur doit informer sa clientèle de la possibilité de saisir un médiateur. Cette personne neutre aide à trouver une solution amiable, bien plus rapidement qu’un passage devant le tribunal.

Si le blocage persiste, il est possible de s’orienter vers la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) ou de saisir le tribunal judiciaire compétent. Les démarches restent accessibles, sans obligation d’avocat si le litige porte sur de petites sommes. La législation française offre ainsi au consommateur plusieurs voies pour défendre sa cause, de l’arrangement amiable aux poursuites judiciaires.

Sous les néons, face au miroir, la règle ne tremble pas : clients et professionnels sont tenus à leurs responsabilités. Le salon doit pouvoir rester un espace sûr, ouvert à tous, où chacun trouve sa place, et où la confiance n’a pas besoin d’artifice.

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